jeudi 14 février 2008

Où est t'y l'été, l'été où est t'y?

Ce sont des paroles de Boby Lapointe, cet auteur ignoré parce que chansonnier du calembour, dédaigné par l'académie française. Pourtant, ses textes, s'ils n'ont aucune portée philosophique, sont malgré tout des écrits d'orfèvre. Certains jeux de mots sont gros, d'autres subtils, certains nécessitent toute l'attention lors des premières écoutes, mais tous sont recherchés et amenés d'une façon inatendue et toujours avec bonhommie.

Ce n'est pas là que je voulais en venir.

Aujourd'hui, cela fait une semaine que nous avons un temps printanier. Autant cela est agréable, autant cela me laisse perplexe.

Où est l'hiver? Que sont les saisons devenues?

Quand je pense à tous ceux qui jardinent et qui vont devoir lutter contre certains "nuisibles" du potager, parfois avec des produits qui méritent bien le nom de poison (Et qui n'empoisonnent pas que leurs cibles!), cela me fait froid dans le dos. Car les bouleversements climatiques ne sont pas directement perceptibles à celui qui ne vit pas en rythme avec la nature. Mais lorsque l'on jardine, que l'on fleuri ses balcons et jardins d'agrément, que l'on cherche à cultiver un potager, ou même à observer certains phénomènes naturels saisonniers, on se demande quels repères sont encore valides.

J'ai depuis trois semaines des crocus qui fleurissent sur mon terrain, alors qu'ils n'arrivent en général qu'au mois de mars, et plutôt à la fin qu'au début. Les larves qui devraient être détruites par le gel sont plus grosses et nombreuses que jamais. C'était le cas l'année dernière, alors que l'hiver était plus rude. Je n'ose pas imaginer ce qu'il en sera cette année.

Malgré ce questionnement, qui ne m'est pas personnel, il est délicat de trouver un consensus dans la communauté scientifique à propos du réchauffement climatique. Lorsque certains tirent la sonnette d'alarme, d'autre affirment que c'est un phénomène cyclique dans l'histoire de la vie sur terre, et que tout cela n'est pas ou peu imputable à l'activité humaine.

Evidemment, ce dernier argument est critiquable, puisque nulle autre période n'a connu une population humaine aussi importante et technologiquement avancée (encore que, les égyptiens, pour ne citer qu'eux, ont eu une technologie prospère en leurs temps, et l'avenir montrera peut-être que ce que nous appelons progrès est en fait une régression sur le plan de notre rapport à nous, aux autres et au monde...). Du coup, il est probable que ce type de scientifiques ne soit pas tout à fait objectif, et peut-être à la solde d'intérêts économiques qui voient d'un mauvais oeil la percée des protecteurs de la nature.

Toujours est-il que je me réjoui de savoir que cela reveille les esprits, et que derrière les sourires que fait naître le soleil ces derniers jours, se cache un questionnement, une perplexité, une incompréhension des évènements climatiques.

Mais que peut on faire, une fois ce questionnement né? Comment agir, avec qui?

Se questionner n'est pas amener des réponses. Or rien n'effaie plus l'esprit faible, qu'une question sans réponse. Nous avons besoin de rassurance, face à tous ces repères qui tombent, et pas seulement dans la nature...

Pour ma part, le doute est salvateur, car, loin d'avoir des réponses, je sais ce que je ne sais pas, et suis ouvert à toute nouvelle information. En attendant d'avoir une opinion (éthymologiquement, il s'agit d'un "pré-jugé"), j'accumule des données pour lesquelles je n'oserais donner d'avis, ou les qualifier de vérités.

Malheureusement, nous avons tendance, cela m'arrive malgré moi trop souvent, à adhérer trop vite à certains raisonnement qui apportent des réponses toutes faites, pour peu qu'elles ne dérangent pas trop notre train train quotidien.

Fuyons les réponses dogmatiques et axiomatiques au profit d'une recherche, d'une expérimentation, et d'un retour sur expérience, qui sont bien plus sécurisant que la politique de l'autruche. La révolution c'est cela, se retourner sur soi même, et les astres ne font que cela, des révolutions à longueur de temps, sans pour autant que cela engendre la moindre violence, la moindre brutalité.

Révoltez vous, la sagesse n'est pas indolence mais action, réaction.

L'action vraie, juste et bonne, voilà 2000 ans que l'on connaît l'adage... Et pourtant, je ne suis pas certain que nous soyions plus avancés, collectivement, sur le plan philosophique, pour ne pas dire spirituel. Je crois que l'humanité, encore à un stade animal, s'apparente plus à un adolescent (voire même un enfant) qu'à un adulte!!

Prenons exemple sur les autres règnes, pour vivre et exister, il nous faut la vie, et celle-ci a des règles, ne serait-ce que biologique. Sans respect pour la vie en général, et donc pour la nature, nous nous condamnons nous mêmes.

Après moi le déluge, pensent certains... Ce sont des meurtriers par procuration, qui laissent à leurs enfants le soin d'appuyer sur la gachette, ou de racheter leurs écarts et d'assumer une responsabilité qu'ils n'ont pas choisi.

Pensons à nous, soyons réellement égoïstes, et nous nous respecterons plus, nous ne chercherons plus le passionnel, le pulsionnel, le facile, mais l'hygiène de vie, l'intégrité, le détachement (qui n'est pas du désintérêt). Soyons égoïstes, et nous serons bons pour nous comme pour les autres. L'individualisme n'est pas encore à son apogée, puisqu'il ne flatte encore que la superficialité de l'être. Le vrai individualiste, égoïste, pourrait être celui qui sait ce qui est bon pour l'être humain...

Enfin, ne vous sentez pas obligés de passer par là, il est possible de transcander cela.


Mais comment je fais pour écrire cela, j'arrête de laisser mes doigts courrir sur le clavier et je vais réfléchir à ce que j'ai écrit (ben oui, si j'avais fait le contraire, à l'heure qu'il est je n'aurais jamais rien écrit, et probablement jamais réfléchi non plus...allez savoir)